Dans Métaclassique, David Christoffel veut décloisonner la parole sur la musique classique et en repousser les limites. Fabuler, rajeunir, consoler, orner : chaque semaine, l’émission offre une variation radiophonique autour d’un verbe qui sert de ligne de fuite pour une traversée inédite. D’un numéro à l’autre, l’émission accueille des témoignages de musiciens, des entretiens avec des musicologues ou des créations radiophoniques avec des enfants ou des étudiants

Une journée dure 24 heures. Une année dure 365 ou 366 jours. Une décennie dure dix ans… Et même si on croit avoir l’impression que la décennie qui vient de s’écouler a passé beaucoup plus vite que la décennie antérieure, on finit par faire miroiter des émotions dans les butées des durées ressenties sur les durées objectives égrenées par les calendriers et les pendules. De ce point de vue, les musiques les plus étirées, parce qu’elles atteignent des durées très longues – parfois de plusieurs heures -, sont pourtant celles qui nous donnent un contact très pesé à chaque battement du temps.

Une variation sur la durée avec le compositeur et chercheur Frank Pecquet qui a étudié avec Morton Feldman, le pianiste Nicolas Horvath qui joue de temps en temps, Vexations d’Erik Satie (une partition courte qui demande d’être joué 840 fois de suite et qui peut alors durer de 18 à 24 heures selon que l’on fait toutes les reprises ou que l’on prend un tempo plus ou moins lent) et la performeuse Natacha Guiller qui passe des heures au téléphone à allonger, allonger longuement et prolonger très sciemment… les conversations.